Les attentats de Nice
Cela faisait longtemps que je désirais faire un site pour mon activité professionnelle. Les attentats de Nice enclenchèrent sa réalisation.
Même si je n’étais pas une lectrice du journal satirique, il n’y a aucun doute que le 7 janvier 2015, je me suis sentie Charlie. Pour le 13 novembre au Bataclan ce même malaise m’a envahie. Si d’autres actes tout aussi ignobles en France et dans le monde m’ont choquée, c’est ce sinistre 14 juillet qui nous a vraiment et durablement ébranlées, mes collègues et moi. Et pourtant là aussi, pour ma part, sans raison vraiment objective.
De cet état vraiment désagréable, un besoin de solidarité et la certitude de ne pas oublier, a émergé.
Contre l’inhumanité
Les médecins des urgences et/ou du SAMU et /ou de catastrophe ont l’habitude et sont formés pour agir avec professionnalisme rigueur et efficacité même dans des cas extrêmes. A Nice lors de cette funeste journée, le personnel soignant était aussi décontenancé que les patients qui arrivaient hébétés : les repères étaient ébranlés.
Peut-être que, pour mon cas, plutôt qu’un diagnostic de stress post traumatique l’hypothèse d’un état « au-delà du supportable » pour un humain « normal » qui n’a pas été abimé par la guerre me convient mieux. Après avoir pris le temps de la réflexion face à ce type de massacre, même au risque d’être critiquée pour sensiblerie ou pour un pathos de mauvais aloi, je ne peux pas m’empêcher de sortir de mon devoir de réserve professionnel et de brandir un crayon ou de déposer une fleur, anonyme parmi les hommages, ou de partager, insignifiante lutte, mon Vadé Mécum que j’ai demandé à mon père de mettre au point.